Née dans le terroir rouergat Sainte Émilie de Rodat (1787-1852) trouve son chemin vers Dieu en devenant « l’institutrice des pauvres ».
L’appel du Seigneur, compris en mai 1815, confirmé par Mr Marty, son directeur spirituel, devient réponse effective le 30 avril 1816. Le 3 mai, avec trois compagnes, elle ouvre une classe gratuite. Ce jour-là naît officiellement la Congrégation qui prendra le nom de Sœurs de la Sainte Famille en 1822.
Toute sa vie, Émilie reste fidèle à l’intuition première, les pauvres étant ses préférés et sa charité pour eux à la mesure de son amour pour Dieu. Elle mise tout sur lui, s’abandonnant à la Providence, avec une audace qui défie toute prudence humaine.
Elle désire vivre sa consécration avec ses Sœurs dans le silence et la prière – la clôture favorisant la vie d’oraison – en grande simplicité et intense vie fraternelle, à l’exemple de la Sainte Famille de Nazareth.
Docile à l’Esprit et attentive à la vie des hommes, elle découvre les besoins du monde ouvrier et les appels du monde rural en 1834. Elle n’hésite pas à créer une branche de Sœurs non cloîtrées pour que l’Evangile soit proclamé aux pauvres. Dès lors, le champ d’activité des Sœurs s’étend bien au-delà des enfants défavorisés et des malades et s’ouvre aux prisonniers, aux prostituées.
A la fin de sa vie, Émilie est saisie par un autre appel, celui de l’évangélisation des terres lointaines. Elle consacre ses dernières énergies à susciter l’élan missionnaire autour d’elle :

« Il faut que notre charité franchisse les mers. »