L’appel et l’envoi par le Christ, par l’Église

Dieu ne cesse d’appeler. Le Christ confie à toute l’Église l’annonce de l’Évangile. Il nous choisit et nous envoie. Jésus nous dit, comme à Pierre : « m’aimes-tu ? » (Jean, 21,15-17) et comme aux apôtres sur la montagne de Galilée « Allez… et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Matthieu 28,19).

Nous recevons de notre évêque une lettre d’envoi en mission par laquelle il nous confie le ministère d’accompagnement des personnes malades en milieu hospitalier. Nous vivons ce service en équipe avec un prêtre, à Mende, et en lien avec les prêtres et la communauté paroissiale.

Jésus est venu apporter la paix, la lumière, le repos à tout homme, à notre humanité en souffrance. Notre mission s’enracine dans celle du Christ qui soulage, réconforte, guérit.

Ainsi nous sommes conviés à nourrir notre relation au Seigneur dans la prière, les sacrements, la Parole de Dieu afin de pouvoir témoigner de son Amour pour tout homme. Sur le chemin de la mission nous découvrons la Grâce de marcher à sa suite.

« Ravivez votre Foi, votre Espérance et l’Amour auprès du Seigneur pour aller vers les frères, prenez le temps et les moyens pour recevoir et donner la Paix et la Joie du Christ dans ce ministère afin de pouvoir en témoigner par tout votre être, toute votre vie et être en relation avec le Seigneur.« 

Sr Simone

La mission

Nous sommes envoyés vers les malades en milieu hospitalier afin d’être signes de l’Amour de Dieu pour nos frères souffrants. « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Isaïe 43). Notre manière d’être, notre présence auprès d’eux peut leur manifester l’éminente dignité de tout homme.

Avant toute rencontre, nous nous disposons intérieurement par une courte prière : « Habite-moi, Seigneur, efface-moi en toi, inspire-moi la parole à dire, les silences à observer… » Face à la personne vulnérable, dépendante, malade, fragile, nous avons à « ôter nos sandales, leur terre est sacrée ! » (Exode 3).

Notre attitude doit être l’écoute bienveillante, sans jugement, dans le respect, la douceur, l’humilité, la compassion…

Nous avons à accueillir la personne rencontrée telle qu’elle est, là où elle en est, aller à son pas, respecter son silence. Nous proposons notre présence amicale.

Nous sommes là, disponibles pour écouter, recueillir leur parole, leurs joies, leurs souffrances, leur vie dans le partage confiant. Nous allons vers tous, croyants ou non. Pour ceux qui le désirent, nous célébrons à la lumière de la Parole de Dieu.

Lorsqu’ils vivent la communion au corps du Christ, le sacrement des malades… nous sommes souvent touchés par leur soif, leur grande et belle Foi.

Nous sommes parfois témoins d’une Joie, d’une Paix, d’une force retrouvée. Ils expriment leur « merci » pour notre visite et celle du Seigneur dans leur cœur, leur vie. Et nous-mêmes avec eux rendons grâce. Leur rencontre nous aide à grandir humainement et dans la Foi.

Les familles elles aussi dans la souffrance, dans la peine, le deuil, demandent notre écoute, notre affection. Avec elles nous vivons des temps forts.

En aumônerie d’hôpital, nous avons aussi à vivre l’attention au personnel hospitalier, dont nous faisons partie, dans le respect de son travail et de ce qu’il est, dans la discrétion.

Nous sommes partie prenante du plan de soin de l’hôpital. Nous sommes reconnus par la direction.

Le « retour de mission« 

Régulièrement nous nous retrouvons en équipe pour un partage, une relecture. Lieu de l’envoi auprès des personnes malades et âgées, l’équipe d’aumônerie est aussi « le lieu des retours » où l’on rapporte ce qui s’est passé, tels les disciples de Jésus revenant de la mission dans les villages où il sont été envoyés. « Ils se réunissaient auprès de lui et ils lui rapportaient tout ce qu’ils avaient fait » (Marc 6,30).

Transmettre par écrit le récit d’une visite aux membres de son équipe c’est « continuer à écrire les Actes des Apôtres ». Relire en équipe le récit d’une visite c’est faire un acte de Foi, c’est croire que « Dieu est toujours déjà là ».

Dans cette relecture, le partage de chacun nous éclaire, nous aide à avancer, nous soutient et nous rappelle que nous sommes envoyés en équipe.

La Mission d’écoute, d’accompagnement des personnes malades nous transforme profondément. Certains témoignent.

« Ce qui me touche, m’interpelle le plus c’est la découverte de l’attitude nécessaire de dépossession. »

« Alors ça nous oblige à nous faire « tout petit », à quitter notre instinct de domination du haut de notre bonne santé, à quitter nos habitudes de jugement, nos solutions toutes prêtes ».

 » La mission m’a transformée, dans ma vie, ma relation aux autres, ma Foi : mes proches m’en ont témoigné. »

« J’ai découvert dans la mission l’importance de la relecture qui nous révèle la présence de Dieu, relecture de rencontres, relecture de vie. »

« Grâce à la relecture, nous prenons conscience que nos rencontres sont comme des récits d’Évangile. »

 » Savoir faire silence est un apprentissage pour que le silence ne soit pas pesant mais devienne un silence habité et aimant. »

« Nous sommes appelés à une cohérence entre la Parole et notre vie. »

« Nous sommes évangélisés par ceux que nous rencontrons. »

« Plus je vais vers les malades, plus je reçois. »

« J’apprends à laisser de la place en moi, me mettre dans l’intériorité. »

Nous sommes témoins que Dieu ouvre des temps nouveaux de Vie, d’Amour : la fraternité, la partage, les témoignages de Foi, la compassion…

Dans l’action de grâce nous apprenons à découvrir ce que Dieu fait dans la vie et le cœur des personnes rencontrées et dans la nôtre : sa Présence.