De l’Irak à la Syrie–Tartous – j’ai fait l’expérience en 2019, d’être une présence missionnaire, auprès du “petit reste” dans chacun de ces pays éprouvés par la guerre, la destruction, l’émigration, et l’angoisse pour l’avenir. Le patriarche chaldéen, Louis SAKO, ainsi que l’évêque du diocèse maronite de Latakié, Antoine CHBEIR, ne cessent d’appeler l’Église universelle pour qu’elle soutienne les chrétiens “être une présence” afin qu’ils n’émigrent pas.
En Irak surtout, à Mossoul, l’évêque Naguib a célébré la messe du dimanche de Pâques avec un petit reste “2 familles” mais fort de sa foi et rempli de l’espérance de la résurrection. Il rappelle qu’à la suite du Christ le chemin n’est pas facile mais rien n’est impossible. Ce que Daech a détruit comme symbole chrétien, l’Église l’a rebâti et ne cesse de soutenir les familles chrétiennes pour qu’elles n’émigrent pas.
De 500 000 chrétiens ils sont devenus 150 000 après la guerre avoue le patriarche SAKO, mais l’Eglise demeure ouverte, dynamique et accueillante.
En Syrie, enpleine campagne syrienne, à Beit Arkouche, j’ai participé à un camp missionnaire, organisé et financé par le diocèse de Tartous-Latakié pour les enfants de 6 à 14 ans. C’est le 5e camp du diocèse. Ils étaient 90 enfants, une vingtaine de jeunes universitaires et 4 séminaristes animateurs. Quelle espérance habite ces jeunes responsables ! Motivées par l’annonce de la Parole, ils sont simples, audacieux, pleins d’humour, généreux et serviables. Ce qui est choquant, c’est de voir que tous les jeunes garçons âgés de 18 à 42 ans quittent le pays clandestinement pour éviter le service militaire. Par conséquent l’Église se vide de garçons. L’évêque a célébré la messe de clôture du camp en faisant appel à tous ces jeunes pour qu’ils écoutent la voix du Seigneur et répondent généreusement à son appel pour poursuivre la mission du Christ dans ce Proche-Orient éprouvé par tant de souffrance. Puis la fête s’est déroulée dans une ambiance très fraternelle et joyeuse. Tous sont repartis pleins de joie et d’espérance avec un sac cadeau riche en matériel scolaire. J’ai remarqué combien cette Église sort d’elle-même, elle veut s’ouvrir à la culture et propose des chemins concrets pour devenir missionnaire chez soi sans condition.
Sœur Zeina CHEMALY