« J’étais si pénétrée de Dieu que je serais restée toujours avec lui, surtout à l’église. Là, sa présence m’absorbait à un tel point que je ne voyais ni n’entendais ce qui se passait autour de moi. On a, dans cet état, toutes les joies. La faim de la divine Eucharistie était si ardente que je ne pouvais dormir, la nuit qui précédait mes communions.
J’allais tous les jours à la sainte messe à demi-heure de distance. Deux fois le jour, je faisais le chemin de la croix en gravissant un petit calvaire qui n’était pas loin du château. J’aimais, en faisant cet exercice, à m’agenouiller sur le pavé, sur des choses qui me gênassent. Au commencement, j’éprouvais un peu de crainte humaine, niais j’allais à ce qui nie coûtait et ce fut bientôt fait de cette tentation.
Je passais tout le dimanche à l’église, en la compagnie d’une sainte fille. J’éprouvais, dans ce saint lieu, des joies que je ne puis exprimer qu’en disant : C’était le Ciel. Ma sœur Eléonore me faisait faire la méditation tout haut et, comme elle était si pieuse, on disait que ce serait elle qui se ferait religieuse ; le bon Dieu a voulu que ce fût moi… »

Autobiagraphie

Une pensée de Ste Emilie où elle exprime son désir à Celui qu’elle aime sans réserve:

« Autrefois je fus rebelle

Désormais heureuse du retour

Oui je veux que mon cœur fidèle

vous garde un immortel amour

Je veux couler ma vie entière dans un bercail,

abritée toujours avec vous sur la terre,

avec vous dans l’éternité ».