Migrants et catéchumènes

Quelle joie d’accompagner une famille albanaise vers le baptême !

Dans le diocèse de Rodez, les quatre membres d’une même famille ont été baptisés au cours de la veillée pascale.

Interpellée, avec le curé, sur la manière d’accueillir les migrants chrétiens présents dans notre communauté paroissiale, j’avais constitué une équipe avec eux : un Portugais, un Péruvien, un Malgache, un Burkinabé, dans le souci de grandir ensemble dans la foi.

Nous étions dans cette dynamique quand une famille albanaise est arrivée sur Villefranche-de-Rouergue : les parents et leurs filles, de 7 et 9 ans. Cette famille, qui allait tous les dimanches à la messe, a exprimé au prêtre le désir d’être baptisée. Il me demande donc de les accompagner vers le baptême. Je suis contente mais j’ai quelques petites craintes au niveau de la langue. Avec l’équipe déjà en place et deux paroissiens français, nous nous engageons dans ce parcours.

Cela fait bientôt un an que nous cheminons et c’est beaucoup de bonheur. Malgré les difficultés de la langue pour la maman, nous percevons chez eux un tel désir de faire partie de la famille de Dieu ! Son mari, qui comprend très vite, se tourne vers elle pour traduire. Les accompagnants se situent au même niveau qu’eux : nous cherchons ensemble et il se vit une belle fraternité. Quand je peux, je prends du temps avec la maman en amont des rencontres, pour lire le texte, pour lui expliquer les mots, le sens du récit. Ainsi elle est plus à l’aise.

Cet accompagnement est précieux. Il répond à une grande expression de foi, à un bonheur spirituel. « J’avais une grand-mère qui priait beaucoup et me faisait prier. Elle partageait toujours avec les gens du village ce qu’elle avait. » Mais aux dires du père, le baptême en Albanie n’était pas possible.

Ces rencontres nourrissent notre foi commune, avec le souci d’être au plus près d’eux pour y être témoins de notre foi. Elles suscitent aussi un partage matériel : des membres de l’équipe arrivent souvent avec quelque chose pour la famille, déboutée et sans ressources. Elles renforcent notre fraternité commune. Ils se sont fait de nombreux amis grâce à leur gentillesse et leur disponibilité. Nous sommes souvent émerveillés par leur courage, la confiance qu’ils gardent malgré les difficultés et des évènements souvent déroutants.

La pastorale des migrants a pris tout son sens pour moi dans cet accompagnement. N’ayons pas peur d’accompagner des migrants dans leur recherche de foi : ce sont nos frères, notre richesse. Et si c’était eux qui nous évangélisaient ?

 

Sr. Thérèse Genieys, responsable de la pastorale des migrants sur Villefranche-de-Rouergue

« Je prie tous les matins. Je dis toujours merci à Dieu pour tout ce qu’Il me donne : le travail, la santé pour ma famille, les amis » Dritan, le père de la famille albanaise