Marianne entre Manille et San Carlos City

Mon expérience aux Philippines. Je m’appelle Marianne, ancienne élève de la Sainte-Famille Française au Liban, aujourd’hui installée à Paris. J’ai eu la chance de passer plusieurs semaines aux Philippines, entre Manille et San Carlos City.

Je partais avec l’envie d’aider, de donner un peu de mon temps. Mais très vite, j’ai compris que ce voyage allait surtout m’apprendre sur la vie, sur les autres et sur moi-même aussi.

À Manille, j’ai été accueillie par des sœurs au cœur immense. Leur quotidien est simple, vrai et profondément humain.

Chaque repas devient un moment de partage, de rires, de silence parfois, mais toujours de présence. J’ai redécouvert ce que ça veut dire de vivre ensemble : partager un repas, une tâche, une journée, une prière. Là-bas, tout est collectif, sincère.

Et ça m’a rappelé combien, chez nous, on peut se sentir seuls, même entourés.

J’ai réalisé à quel point la simplicité du lien humain est une richesse que l’on oublie souvent.

J’ai eu l’occasion d’enseigner l’anglais à une jeune fille handicapée qui vit seule avec son père dans à peine dix mètres carrés. Sa joie d’apprendre, son regard pétillant malgré les difficultés m’ont bouleversée.

J’ai aussi participé à un feeding program pour les enfants des quartiers défavorisés.

Beaucoup d’entre eux ne vont pas à l’école faute de moyens, mais ils sourient, rient, jouent. Leur joie est simple, pure et sincère, une joie qui vient du cœur, pas des choses.

Ces moments m’ont ouvert les yeux.

On vit dans un confort inimaginable sans même s’en rendre compte, alors que là-bas, un sourire ou une main tendue suffisent à tout changer. Rien n’est superficiel : tout est vrai, tout vient du cœur.

Quand je suis arrivée à San Carlos City, entre les montagnes et la mer, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre.

Je pensais venir aider mais en réalité, ce sont eux qui m’ont appris.

Les enfants ne comprennent pas toujours mes mots, mais un regard, un sourire, un jeu suffisent à créer un lien. Ils m’ont montré que la joie ne dépend pas de ce qu’on possède, mais de la façon dont on choisit de voir la vie. Leur simplicité m’a profondément touchée.

J’ai vécu des moments que je n’oublierai jamais : un ciel bleu sous les montagnes, un enfant fier de lire son premier mot en anglais, des chants en cebuano, des rires autour d’un plat de riz. Des petits instants simples mais remplis de sens.

Et puis, surtout, j’ai compris quelque chose de plus grand : la pauvreté, ce n’est pas seulement un manque d’argent. Parfois, c’est nous, dans nos vies pressées et remplies, qui sommes pauvres de sens.

On cherche toujours plus, sans se rendre compte que l’essentiel est déjà là : l’amour, la foi, la gratitude.

Aux Philippines, ils ont peu, mais ils ont tout : la joie d’être ensemble, la foi qui les porte, la simplicité du cœur.

Et moi, je suis repartie le cœur plein, avec un regard nouveau sur la vie et une certitude profonde : la vie ne se résume pas à ce qu’on possède, mais à ce qu’on partage.